Rufin Paré, Secrétaire général du SYNATIC, section Sidwaya
« Quand on parle de la liberté de la presse au Burkina Faso, en toute modestie gardée pour ne pas glisser dans l’autosatisfaction, il y a une raison de se réjouir. Lorsqu’ on observe dans la sous-région, on peut dire qu’au Burkina Faso, il y a de l’amélioration. Vous savez, quand vous avez un acquis, ce n’est pas définitif. C’est pourquoi, il faut toujours veiller pour faire en sorte que cette liberté que nous avons acquise par le biais de hautes luttes, surtout avec le combat mené par Norbert Zongo, soit préservée. Vous avez vu au Burkina Faso, il y a des journalistes qui ont été menacé dans l’exercice de leur profession, mais, l’essentiel est qu’il faut chercher à aller de l’avant, parce qu’on est 37e sur le plan mondial, donc il faut encore persévérer. »
Sidiki Dramé, membre du Comité de pilotage du Centre de presse Norbert Zongo
« La liberté de la presse sur le plan du classement de Reporter sans frontière, le Burkina Faso est plus au moins bien placé de même du coté continental. En termes d’appréciation, le plan extérieur, des observateurs qui veillent sur l’état de la liberté ne doit pas cacher les libertés. Il faut dire que depuis 2019, nous avons senti un recul sur la liberté de la presse avec les nouvelles dispositions introduites dans le code pénal et qui prive pratiquement les citoyens du droit à l’information concernant la situation sécuritaire. Par exemple, les attaques terroristes et les conflits, les journalistes comme les citoyens sont interdits d’en parler en temps réel. Nous considérons ça comme un recul. »
Rabiatou Simporé, journaliste aux Editions Sidwaya
« En ce qui concerne l’état des lieux de la liberté de la presse au Burkina 2020, le rapport de reporter sans frontière mentionne que le Burkina occupe la première place en Afrique francophone contrairement à l’année dernière. Je pense que cette place est due au fait qu’il y a du travail abattu sur le terrain en matière de défense de la liberté d’expression et de presse au Burkina. Ce n’est pas parce qu’on a eu une place qu’il faut occulter le fait que subsistent toujours des violations des droits des journalistes, notamment avec l’adoption du nouveau code pénal en 2019, qui fait que les journalistes se sont désengagés de la couverture de tout ce qui est actualité en lien avec le terrorisme. Il faut également reconnaitre qu’il y a des journalistes qui sont trainés devant les tribunaux : le dernier en date, est le cas du journal le reporter et du journaliste Ladji Bama avec le MPP. Il faut signaler qu’il y a aussi le cas de notre confrère Séry Baoula de la radio nationale dont le domicile a essuyé des tirs. »
Guézouma Sanogo, Président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB)
« Entre 2019 et 2020, il y a une légère inflexion. Ce qui justifie que le Burkina Faso a perdu 0,09 points. Il y a un léger recul mais le Burkina reste dans une situation que l’on qualifie de plutôt bon. Concrètement, il y a des lois qui permettent aux journalistes d’exercer leur métier malgré qu’il y ait aussi des lois qui causent problème. Les actes et faits de certains, nuisent considérablement à la liberté de presse notamment les cas d’agression. De plus, il y a les conditions de travail des journalistes qui sont de plus en plus précaires. A cela s’ajoute la question économique dans son ensemble avec la précarité de l’entreprise de presse et de nombreuses faiblesses qui nuisent la liberté de la presse. »
Arnaud Ouédraogo, journaliste
« Le Burkina Faso est à la place qu’il mérite même s’il faut se féliciter de cette place il y a une marge de progression possible. On peut toujours faire mieux. Quand on regarde ce qui s’est passé en 2020, il y a des situations qui ont contribué à ce que le Burkina n’ait pas un meilleur classement qu’aujourd’hui. En se basant sur la déclaration du 3 mai 2021, il y a un certain nombre de cas de violation des droits de journalistes. Toujours est-il qu’il faut se féliciter du travail qui est fait par l’ensemble des acteurs, journalistes comme autorités. Il faut assainir le milieu, certains médias ne respectent pas leur devoir. La déclaration du 3 mai 2021, appelle à des états généraux de la presse au Burkina ; c’est ce qu’il faut pour réussir ce combat de la liberté de la presse, réussir le combat pour le professionnalisme des médias burkinabè. »
Salamata NIKIEMA
Infobf.net