Des milliers de manifestants ont pris d’assaut les artères de la capitale burkinabè pour exprimer leur ras-le-bol sur la mal gouvernance et la recrudescence des attaques terroristes depuis 2016. Repondant à l'appel de l'Opposition politique et des organisations de la société civile, la Place de la nation a été le lieu du rendez-vous pour le mot d'ordre du départ, puis la rue.
La marche de plusieurs heures a permis au Chef de file de l'Opposition de dénoncer la dégradation de la situation sécuritaire depuis 2016. « Nous allons montrer que nous ne voulons plus un seul burkinabè qui tombe à cause du terrorisme. Nous allons donner un seul avertissement », lance Eddie Komboïgo.
Eddie Komboïgo, Chef de file de l'Opposition politique, livrant le discours à la Place de la Nation
Le Chef de file de l'Opposition politique qui conduit la marche indique que le premier mandat de Roch Kaboré a enregistré plus de 1300 morts. Pour ce faire, il soutient l’idée de craindre que le second mandat ne soit pire que le premier avec un début de plus de 500 morts. Dans son discours, il réclame l’organisation urgente des assises nationales sur la sécurité.
Le CFOP réclame une meilleure prise en charge des soldats au front par le prélèvement sur les salaires des membres du gouvernement, des directeurs de sociétés, etc. De plus, il exige la dotation urgente des FDS en équipement, notamment en aéronefs. Eddie Komboïgo a invité, à cet effet, le Président du Faso à faire appel à toutes les personnes qualifiées, sans considération politique, pour la question sécuritaire.
Les manifestants à la Place de la Nation de Ouagadougou
Ensuite, la masse de foule se déferle sur l'itinéraire prévue à cet effet. Munis de sifflets et vuvuzela, la marche qui se voulait silencieuse a tout de même été bouillante au vue de certains manifestants qui ont dérogés à la règle et scandaient des slogans comme : « Y a-t-il un président dans ce pays », « trop de morts, c’est trop ! », « Mr le Président, ayez le courage de décider … Nous en avons marre ! ».
Certains criaient pour le retour pour la paix et d'autres réclamaient la libération de Gilbert Diendéré, incarcéré pour son implication dans le putsch manqué de septembre 2015. «Libérez Diendéré », ont-ils clamé, visiblement remontés contre les dernières attaques terroristes.
La foule qui bat le pavé
Pendant la marche et à l’approche du rond-point des Nations-unies, un manifestant attire l’attention par son discours. Il accoste les forces de l'ordre en leur disant : « Nous sommes déterminés. Ce que nous ne comprenons pas, nos frères sont en train de mourir au front. Mais d’autres sont en train de boire la bière et faire la fête à Ouagadougou ».
Et de poursuivre qu’il y des personnes qui refusent de marcher après avoir reçu les 2 000 FCFA de certains politiciens, il déplore ce manque de l’esprit de patriotisme de certains citoyens burkinabè.
Outre Ouagadougou où les population sont descendues dans les rues pour la cause de l'insécurité, les villes de Bobo Dioulasso, Kaya ou encore Ouahigouya ont aussi connu ces mobilisations des populations.
Achille ZIGANI
Infobf.net