PNDES : le Premier Ministre rassure sur la mobilisation des fonds à Paris Spécial

mardi, 01 novembre 2016 18:30 Écrit par  Modeste KONOMBO/ Infobf.net Publié dans Economie

L’économie du Burkina Faso a besoin d’un souffle et pour cela il faut à tout pris rassembler 5570,2 milliards de franc CFA qui constituent 36,2% du montant total du Plan national de développement économique et social (PNDES). Au cours d’une conférence de presse tenue le 24 octobre 2016 à Ouagadougou, Paul Kaba THIEBA réaffirme sa ferme confiance aux pays amis du Burkina qui discuteront de ce financement lors d’une rencontre à Paris les 07 et 08 décembre prochain. 

L’Etat burkinabè en dressant son nouveau référentiel de développement (le PNDES) dit vouloir offrir à l’ensemble de la population un nouvel espoir sur le relèvement de ses conditions de vie et de travail en transformant l’économie du pays. D’ailleurs et selon le chef du gouvernement, « Cette démarche permettra de pallier les insuffisances structurelles du système productif national et d’assurer une croissance forte et inclusive, au moyen d’investissements publics et privés destinés à accroitre substantiellement la productivité et la compétitivité de l’économie burkinabè ». Le coût global de la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) est estimé à 15 395,4 milliards de francs CFA mais la part de financements sur ressources propres est évalué à 9 852,2 milliards de francs CFA, soit 63,8% du coût total du plan. Le besoin en financement à rechercher s’élève donc à 5570,2 milliards de francs CFA, soit 36,2% du montant total. Pour recouvrer la somme manquant, le gouvernement burkinabè jette le regard sur les partenaires techniques et financiers, les investisseurs privés nationaux et étrangers et par les appels aux marchés financiers.

C’est à cet effet qu’il se tient la conférence internationale des partenaires du Burkina Faso à Paris, les 07 et 08 décembre 2016. Cette rencontre se présente comme une étape importante dans la mobilisation des ressources financières indispensables au financement du PNDES.

Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba (PKT) a annoncé que le classement du pays a été revu par Standard and Poor’s. L’agence, a-t-il dit, vient de réévaluer « positivement » le rating (rang) du pays qui passe de « B- stable à B- assortie d’une perspective positive ».

Une note de satisfaction pour Paul Kaba Thiéba qui, compte sur les réformes entreprises par son gouvernement pour « améliorer davantage la qualité de la signature ». Un positionnement qui joue en sa faveur avant la rencontre de Paris en début décembre (après le voyage de Washington du 3 du 8 octobre 2016) au cours de laquelle, il entend maximiser pour optimiser ses chances de pouvoir mobiliser à terme les 5 570,2 milliards de francs CFA.

Mais, annonce le Premier ministre, « le gouvernement privilégiera la mobilisation de dons et des appuis budgétaires, accordera une priorité aux financements concessionnels auprès des partenaires techniques et financiers » avec un « intérêt accordé aux PPP pour le financement des infrastructures routières, de l’énergie, hospitalières et universitaires » en raison de la technique « Built Operate and Transfert » (BOT) qui offre la possibilité pour l’Etat de faire financer par des opérateurs privés et de préserver les ressources budgétaires.

Pour le premier ministre, le PNDES permettra, d’ici l’horizon 2020, d’atteindre un taux de croissance moyen de 8%, de créer 50 000 emplois par an et de lutter efficacement contre la pauvreté (ramener le taux de pauvreté de 40,1% à 35%). C’est ce qui explique que le gouvernement fonde ses espoirs de voir se réaliser le plus vite possible la mobilisation des ressources qui vont permettre de financer les différents projets et programme prévu dans le plan quinquennal.

Le Burkina Faso a choisi de tenir cette rencontre à Paris parce que et selon le chef du gouvernement, « Nous ne sommes pas le centre du monde. Le centre de la finance, c’est à l’étranger. Il faut aller à Londres, New York, à Paris pour rencontrer les financiers du monde », Paul Kaba Thieba espère quand même qu’une telle conférence ait lieu au Faso, « dans quelques années quand notre pays sera un pays développé, que nous aurons Internet à haut débit chez nous pour attirer les conférences internationales, que nous aurons de grands groupes bancaires ».

Tenir cette conférence à Paris en France est pour le chef du gouvernement une question de raison et de bon sens, car le Burkina ne dispose pas d’infrastructures adaptées pour accueillir une conférence internationale digne de ce nom. Et « puisque nous avons besoin d’eux, a-t-il ajouté, ça ne me gêne pas moi de parcourir le monde pour aller chercher des fonds pour financer l’économie de mon pays. Même si on me demandait d’aller en enfer pour cela, j’irais. Mais, Paris ce n’est pas l’enfer ».

Le premier ministre dit ne pas être dissuadé par la question sécuritaire et va continuer à convaincre les partenaires de venir investir au Burkina Faso. « Le monde entier vit dans l’insécurité aujourd’hui », a dit Paul Kaba Thiéba. Et « si nous arrêtons de vivre, d’investir, d’espérer en mettant en place notre plan national de développement économique et social, nos ennemis auraient remporté une très grande victoire, puisque c’est ce qu’ils cherchent ». Face aux tentatives de déstabilisation, a indiqué le chef de l’exécutif, « le gouvernement est optimiste », non parce qu’il minimise les attaques terroristes, mais parce qu’« il ne faut pas céder à la panique ».

La conférence des partenaires du Burkina à Paris se déroulera en deux journées. La première journée sera consacrée à la rencontre entre le gouvernement et l’ensemble des partenaires publics, multilatéraux, bilatéraux et les fonds souverains et la seconde, quant à elle, est réservée au secteur privé. Elle offrira ainsi la possibilité au gouvernement de présenter les opportunités d’investissements qu’offre le PNDES aux acteurs du secteur privé et aux fonds d’investissements privés.

Modeste KONOMBO/ Infobf.net

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